Au total, ils sont 120 étudiants inscrits dans le cadre de la formation ouverte à distance (FOAD), un projet initié par des professeurs de l'Université Ouaga 2. De ces 120 étudiants, on dénombre des étudiants venus de 15 pays. Ils sont Béninois, Burundais, Camerounais, Centrafricains, Congolais, Djiboutiens, Guinéens, Ivoiriens, Maliens, Mauritaniens, Tchadiens, Togolais, Malgaches, Haïtiens et Burkinabè. Ils sont les victimes collatérales de la bagarre entre les responsables du FOAD et la Présidence de l'Université Ouaga 2, université où est logé le projet. Aujourd'hui, les 120 étudiants sont dans une lassante attente pour une formation qui tarde à prendre fin. Depuis mars 2015, c'est le silence total de la part de l'administration. Les étudiants, après moult initiatives, ne savent toujours pas à quel saint se vouer.
Pourtant, dès le départ, les règles étaient claires et les promesses fermes. Mieux, chaque étudiant a signé un contrat avec l'Université Ouaga 2 et chaque partie s'est engagée à respecter sa part du contrat. Le calendrier était bien clair pour tous. Et voilà qu'une bagarre entre le président de l'université, le Pr Stanislas Ouaro, et les deux professeurs responsables de l'école de formation vient à naître au point que les deux parties intentent chacune une action en Justice contre l'autre autour des finances et de la gestion qui en est faite mais aussi de la paternité du projet (ndlr : lire dans Le Reporter n°185 du 1er au 14 mars 2016, « Condamnation du président de l'Université Ouaga 2 : Les dessous d'une affaire de gros sous »). Sans doute, les étudiants sont aujourd'hui, les parents pauvres de la situation.
Cette guéguerre finira par porter un coup dur au cursus des étudiants. Que d'actions entreprises par ces derniers ! Que de lettres ouvertes écrites au ministre en charge de l'enseignement supérieur ! Il est même question d'une probable action en Justice des étudiants contre les responsables de l'Université Ouaga 2 afin de leur permettre non seulement de situer les responsabilités, mais aussi d'entrer dans leur droit. Mais c'est toujours le silence. « Ouaga 2 n'a daigné répondre à aucune de nos correspondances », déplorent les étudiants dans une lettre adressée au ministre Alkassoum Maiga qu'ils attendent de rencontrer. A ce dernier, ils demandent son implication afin de résorber cette crise. En outre, ils réclament la reprise de l'ensemble des formations bloquées, la poursuite de la formation conformément aux contrats et conventions, la délivrance des attestations d'admissibilité, le paiement des frais supportés du fait de la crise, le paiement de 20 millions FCFA à chaque étudiant en réparation des préjudices subis, etc.
En rappel, chaque étudiant aura eu à payer pas moins d'un million pour la scolarité. Beaucoup subissent cette situation du fait qu'ils aient pris des engagements bancaires ou qu'ils aient rassuré leurs employeurs de compléter leur dossier d'em- bauche pour les diplômes qu'ils devaient avoir en moins de 12 mois. Affaire à suivre !