Au début de cette affaire, soit le 14 décembre 2017, une lettre de préavis indiquant un licenciement pour motif économique a été remise à la majorité des travailleurs. En plus des droits légaux, l'employeur propose trois mois de salaire comme mesures d'accompagnement à condition que chaque employé signe un document pour renoncer à entreprendre toute action contre l'organisation Peace Corps. Un scénario de ruse contesté avec juste raison par les employés parce que n'ayant pas été consultés avant de prendre la décision de licenciement conformément à l'article 99 du code du travail. Ayant constaté la violation flagrante de l'article 99 qui impose à l'employeur envisageant un licenciement pour motif économique de plus d'un salarié de consulter les délégués du personnel et rechercher avec eux, toutes solutions permettant le maintien des emplois, l'organisation multiplie les manœuvres. C'est ainsi qu'elle change l'objet de la lettre de préavis qui devient licenciement pour « réduction des effectifs (Avenant) au lieu de « l icen- ciement pour motifs économiques ». Malgré les injonctions des travailleurs, l'organisation persiste et signe. Elle envoie le 11 janvier 2018, une lettre d'annulation du préavis de licenciement pour motif économique, une lettre qu'elle dit être une décision unilatérale et selon elle, la décision de l'employé de l'accepter ou non est sans effet. Par ailleurs, à la faveur des négociations, une proposition de 15 mois de salaire a été faite, comme réparation du préjudice à la lumière des dispositions de l'article 74 du code du travail qui fixe le montant des intérêts à 18 mois de salaire maximum.
Une proposition qui ne rencontre naturellement pas l'assentiment du siège de l'organisation qui maintient son offre de 3 mois de salaire comme mesure d'accompagnement en plus des droits légaux. C'est ainsi que chaque employé est sommé de faire parvenir sa décision d'acceptation ou de refus au plus tard le 17 janvier 2018. Et, comme pour décourager les éventuelles poursuites judiciaires, l'organisation dit être couverte par l'immunité diplomatique et par conséquent, aucune poursuite contre eux ne serait recevable devant les juridictions burkinabè. Au vu de cette situation caverneuse, les travailleurs s'en remettent au ministre des Affaires étrangères pour une résolution à l'amiable dans l'intérêt des deux parties. Vivement qu'une solution soit vite trouvée car cela n'honore pas cette organisation qui depuis longtemps, a bonne presse dans notre pays. Nous y reviendrons !