La troisième édition des Rencontres de Créations Audiovisuelles (RCA) s’est déroulée du 24 au 30 mai 2024 à Koupéla dans la région du Centre-Est. Organisée par l’Association Cinéma et Développement Local, cette édition a mis en avant plusieurs innovations et a montré une belle résilience malgré les défis. L’événement a pour ambition de faire de la région du Centre-Est un pôle cinématographique au Burkina Faso. Le lancement officiel a eu lieu lors d’une cérémonie d’ouverture le 26 mai, présidée par le Haut-Commissaire de la province du Kouritenga, Moctar Ilboudo.
Malgré un contexte difficile, les organisateurs de la RCA ont tenu à l’organisation de la troisième de leur rencontre annuelle. Mieux, cette édition a été marquée par plusieurs innovations notables, dont la création de la RCA Ciné Junior, une compétition de courts métrages réalisée par des jeunes ciné-clubs, écoles ou associations. Cette initiative a permis de dynamiser la participation de la jeunesse et de diversifier les activités du festival, avec 37 courts métrages issus de 11 pays.
En outre, l’établissement d’un partenariat international avec le FESTIMONKA du Togo représente une innovation significative pour les organisateurs, favorisant le partage d’expériences, la coopération et le rayonnement du cinéma africain. Ces innovations ont contribué à renforcer le rayonnement et la portée du festival dans la région et au-delà.
Un projet ambitieux salué
Les personnalités ayant pris part à l’activité ont exprimé leur sentiment sur sa tenue dans leur localité. Ainsi, le Haut-Commissaire dans son intervention a salué l’organisation du festival et souligné l’importance de développer une industrie cinématographique locale dans la province du Kouritenga. Le président de la Délégation Spéciale de la ville de Koupéla, Moumouni Sagnon a, pour sa part, chaleureusement exprimé sa « joie et sa fierté d’accueillir un tel événement dans sa commune ».
Juliette Jeannine Waonog, Coordonnatrice générale des RCA dans son discours, tout en remerciant toutes les personnes et structures qui soutiennent l’initiative, a exposé les enjeux et défis du festival. Elle a également lancé un appel aux autorités et aux personnes de bonne volonté pour accompagner davantage ce projet ambitieux. Des invités spéciaux ont honoré la cérémonie par leur présence. Il s’agit notamment de l’invité d’honneur Hyppolyte Ouangraawa plus connu sous l’appellation Babouanga, ainsi que Gustave Sorgho, Abdoulaye Dao et Jean Nadembega.
Plusieurs activités pour le bonheur des festivaliers !
Plusieurs activités ont jalonné cette édition. En effet, des formations ont été organisées pour initier les jeunes aux métiers du cinéma. La formation constitue l’un des piliers fondamentaux des RCA, selon les organisateurs car elle vise à initier les jeunes aux métiers du cinéma, à encourager la découverte de nouveaux talents et à promouvoir l’éducation à l’image. Concomitamment, une session de renforcement de capacités a été organisée au profit des anciens participants des éditions précédentes, leur permettant d’approfondir leurs acquis. Cette activité a réuni 13 jeunes. Ils sont au total, 45 jeunes qui ont bénéficié de ces formations, consolidant ainsi la vocation pédagogique et professionnelle du festival. La plus grande innovation de cette troisième édition est la RCA Ciné Junior qui est une compétition de courts métrages (d’une durée maximale de 5 minutes).
Suite à un appel à films, 37 courts métrages provenant de 11 pays ont été soumis à la sélection. Ces pays sont : le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, la Tunisie, le Ghana, la République Démocratique du Congo, le Niger, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal. Six films ont été retenus pour la compétition officielle. Les autres ont été répartis dans deux sections parallèles : la section Découverte (Cinéma d’ici et d’ailleurs) et la section Information (Nos clubs ont du talent).
Des projections de films mobilisant à chaque fois une foule se sont déroulées du lundi 26 au vendredi 30 mai, sous la coordination d’une équipe du FESPACO. Durant cette période, une dizaine de films burkinabè ont été projetés, parmi lesquels Ça suffit, YIKIAN, SIRA et bien d’autres.
Le premier prix décerné au film « La Danse des In Tawari »
Un jury composé de quatre membres, étudiants en cinéma et professionnels du secteur, a été constitué pour évaluer les films mis en compétition. Après les projections et sur la base de critères bien définis, le court métrage « La Danse des In Tawari » (Les Invulnérables) réalisé par Ibrahim Mahamadou du Niger a remporté le Premier Prix. Le Deuxième Prix a été attribué au film « Un Rituel Maudit » de Djuimo Dyvane du Cameroun, et le Troisième Prix est revenu au film « Lui ou Moi » de Imelda AKIBODE du Togo.
Echanges directs avec des ténors du cinéma burkinabè
Des Masters Class ont permis aux participants d’échanger avec Hyppolyte Ouangrawa et Gustave Sorgho sur le cinéma burkinabè. Dans la même lancée, Aminata Diallo-Glez a partagé son expérience dans le cinéma et la production audiovisuelle. En plus, des hommages ont été rendus aux artisans de l’ombre pour leur contribution aux créations. Pour renforcer des liens culturels, un partenariat a été établi avec le FESTIMONKA du Togo. La cérémonie s’est clôturée par la projection du film « Braquage à Ouaga ». Pour réussir avec plus d’éclat les prochaines éditions, les initiateurs du RCA plaident de conséquents soutiens notamment financiers.
Hamidou TRAORE
