Le ministre en charge des infrastructures était, le vendredi 28 juillet 2023, sur la route Sakoinsé-Koudougou. Luc Adama Sorgho est ainsi allé constater l’état d’avancement des travaux de reprise de ce tronçon routier. Cette décision inédite de reprendre les travaux faisait suite à une première visite du ministre sur cette route, le 17 novembre 2022, où il avait constaté les dégradations marquées par des nids de poule, des fissurations ou encore des affaissements par endroits.
Après la mise en place du gouvernement du MPSR2, le ministre des Infrastructures avait effectué une mission d’urgence pour inspecter la RN14, Sakoinsé- Koudougou. Au regard de la dégradation précoce de l’ouvrage, le ministre avait annoncé que des responsabilités allaient être situées, après des investigations approfondies. En définitive, le 10 mars 2023, le Conseil des ministres avait décidé que l’entreprise titulaire du marché de construction, le groupement SOROUBAT/SOROUBAT CI, qui a exécuté le chantier, devait reprendre les travaux. Huit mois après sa première visite, cette deuxième visite du 28 juillet s’est effectuée dans une ambiance beaucoup plus décontractée entre le ministre Sorgho et les responsables de l’entreprise SOUROUBAT.
Comme en novembre, le Directeur général de SOROUBAT a fait la visite avec le ministre, en présence des Directions et services techniques du ministère des Infrastructures, mais également de l’entreprise chargée du suivi et du contrôle des travaux. Cette fois-ci, c’est l’entreprise ACIT Géotechnique qui s’est vue confier la mission de contrôle. Sur le terrain, le ministre s’est montré enthousiaste par rapport aux nouveaux constats qu’il a pu faire lui-même et les assurances qui lui ont été données aussi bien par l’entreprise de construction que par l’entreprise de contrôle. Il ressort, en effet, que le groupement SOROUBAT/SOROUBAT CI, qui avait pris l’engagement de refaire la route, a effectivement engagé le chantier. Les travaux ne sont qu’à leur début, mais à ce jour, sur la longueur totale de la route qui fait 42km, on a pu constater des travaux sur deux zones. Une première zone où il y a eu le recyclage de la couche de roulement, avec la couche de base qui a été traitée au ciment, sur une distance de 3km 250m et une seconde zone de 1km750 m pour laquelle « l’entreprise a fini de traiter la couche de base, elle l’a protégée avec du monocouche, compte tenu de la saison des pluies, en attendant le revêtement »qui sera fait, après la fin des pluies, a constaté le ministre Sorgho.
Le ministre a encouragé l’entreprise à poursuivre dans ce sens et qu’elle pourra être félicitée lorsqu’elle aura fini entièrement les travaux. Moez Bahri, nouveau Directeur général de SOROUBAT, qui est au Burkina il y a moins d’un an, a expliqué qu’ils avaient pris du temps pour le démarrage des travaux, parce qu’il fallait valider la méthodologie de réparation, pour faire les plans d’essai, valider des valeurs, etc. Et après cette première phase de préparation, l’entreprise avait donc commencé les travaux, ce qui a permis de réaliser les deux zones de 3,250km et 1,750km. Mais le DG fait remarquer que les travaux sont en ce moment suspendus depuis le 1er juillet, en raison des pluies. Le planning prévoyait déjà cette suspension, « parce qu’on ne peut pas travailler avec la pluie, ce qui va engendrer un très grand risque pour la qualité des travaux et aussi pour éviter de faire des déviations qui vont être très pénibles pour les populations en ces temps de pluies ».
Pour le DG, après la saison des pluies, on pourra compter quatre à cinq mois de travaux, s’il n’y a pas d’autres surprises, et l’infrastructure pourra être livrée. L’avancement global des travaux est estimé à 2,98%, pour un délai consommé de 12,45% du planning. Mais le plus important, a-t-il insisté, c’est surtout de « livrer une route de qualité impeccable, et c’est ça le défi de tout le monde….Dès le départ, l’entreprise a dit qu’elle allait assumer sa responsabilité, et c’est un travail d’équipe, on est en étroite collaboration avec le ministère, la mission de contrôle ». C’est Abdoul Akim Ouédraogo, Ingénieur géotechnicien à ACIT Géotechnique, qui a donné les explications techniques au ministre et l’a rassuré de la qualité des travaux qui sont en cours en ce moment. ACIT Géotechnique est l’entreprise chargée du contrôle des travaux de reprise. C’est aussi la même entreprise qui avait été commise par le ministère pour mener les investigations et qui avait conclu à la nécessité de reprise entière des travaux.
A l’issue de cette première mission, le ministère lui a confié le marché du suivi-contrôle, dans le cadre de la reprise des travaux de bitumage. Jusqu’à preuve du contraire, la reprise va concerner tout le tronçon, c’est-à-dire, les 42km, affirme M. Ouédraogo. A la question de savoir si une décision alternative est envisageable, le géotechnicien a déclaré que « le reste du tronçon est mis en observation » au fur et à mesure que les travaux se déroulent.
L’entreprise de contrôle dit ne pas être optimiste qu’à la conservation éventuelle d’une partie du tronçon. Toutefois, l’éventualité d’une reprise seulement partielle du tronçon a été une préoccupation qui a alimenté certaines discussions, certains estimant que la dégradation a atteint un point de stabilisation, contrairement aux craintes qui se dégageaient, lors des premiers contacts en novembre 2022. En attendant, les différentes parties se sont donné rendez-vous en début septembre, pour le redémarrage des travaux.
Aicha TRAORE